La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine, accueillait mercredi 10 octobre quatre experts pour évoquer les mobilités électriques, l’un des grands défis actuel et futur de l’urbanisme, et partager leurs expériences respectives. Comment faire rapidement la transition, au cœur des grandes villes, entre les véhicules actuels, polluants et bruyants, et les véhicules électriques ? Comment assurer ensuite sans problèmes la charge de ces véhicules s’ils deviennent la norme dans nos villes ? Autant de questions auxquelles les invités de la Fabrique de la Cité, accueillis au sein des locaux de Leonard, ont tenté de répondre.

Le premier son de cloche fut néerlandais. Bertold Plugboer, project manager chez Amsterdam Elektrisch, et Gijs van der Poel, analyste pour ElaadNL, ont mis en avant les efforts fournis par Amsterdam pour réduire progressivement ses émissions de CO2 jusqu’à les éliminer définitivement. Il y a dix ans, la capitale économique des Pays-Bas a ainsi lancé le plan « Clean Air for Amsterdam » avec pour objectif de ne plus émettre de dioxyde de carbone en 2025. Aujourd’hui, Amsterdam compte environ 17 000 usagers uniques des 2800 stations de charge mises en place dans ses rues. Pour encourager ses habitants à changer de mode de transport, la ville propose des subventions, à hauteur de 5000 euros, pour l’achat d’un véhicule électrique. Le coût du parking est également moins cher si l’on se gare en électrique au centre-ville. Le défi est désormais de taille : il s’agit d’encourager le chargement intelligent pour éviter que les voitures chargent toutes en même temps, lors du pic de consommation électrique (en soirée) ou quand le soleil n’est pas à son zénith.

De son côté, Jenny Skagestad, de l’ONG ZERO, a mis un coup de projecteur sur les mobilités électriques en Norvège, pays précurseur en la matière. Pour preuve, les Norvégiens doivent parfois patienter deux ans avant d’acquérir un véhicule électrique tant la demande est forte. En juin 2018, le pays comptait 168 000 véhicules électriques ; l’objectif affiché est d’être passé au tout électrique en 2025 pour les particuliers. Pour les transports en commun, les énergies fossiles auront disparu en 2020 et toute la flotte de véhicules devrait être électrique en 2028.

Ces aperçus de nos voisins européens ont permis de mettre en lumière le retard accumulé par Paris en matière de mobilités électriques. Eric Salomon, de la société Enedis, confiait ainsi qu’il n’y avait que 1% de véhicules électriques dans la capitale pour environ 4000 stations de charge. Un chiffre qui donne à réfléchir quand on sait que la mairie de Paris souhaite dire définitivement adieu aux voitures thermiques en 2030.

https://www.lafabriquedelacite.com/

Et pour revoir l’intégralité des échanges, c’est ici :

https://www.facebook.com/weareleonard.paris/videos/2160257657634723/